Les troubles du langage oral englobent les troubles acquis, les troubles secondaires et certains troubles de la communication (trouble du langage et trouble de la phonation) au sein des troubles du neurodéveloppement, selon la terminologie du DSM-5.
Le développement normal s’interrompt brutalement ou régresse (traumatisme crânien, AVC, pathologie dégénérative…).
Ils sont consécutifs à une pathologie autre (retard mental, déficience auditive, visuelle, pathologie neurologique, troubles psychoaffectifs…).
Le développement se fait avec du retard ou de manière inhabituelle, les troubles apparaissent précocement durant le développement et sont responsables d'un écart significatif des performances langagières par rapport aux enfants du même âge :
Les troubles réduisent l’efficacité de la communication, ce qui compromet un ou plusieurs des éléments suivants : la participation sociale, la réussite scolaire, les performances professionnelles.
Les symptômes débutent pendant la période précoce du développement.
Les difficultés ne sont pas imputables à un déficit auditif ou à d’autres déficiences sensorielles, à un déficit moteur cérébral ou à une autre affection neurologique ou médicale, et elles ne sont pas mieux expliquées par un handicap intellectuel (trouble du développement intellectuel) ou par un retard global de développement. Ils sont pour cette raison régulièrement appelés "troubles spécifiques du langage oral".
Les troubles de la parole et du langage peuvent coexister. Ils ont des répercusions importantes sur les apprentissages scolaires. Ils sont d'intensité et de résistance à la rééducation variables et la formes les plus sévéres sont communément appelées "dysphasies".
La dysphasie peut être plus ou moins sévère et se présenter sous des formes diverses :
Dysphasie from adrien honnons on Vimeo
Plusieurs classifications de la dysphasie ont été réalisées, bien que chaque enfant dysphasique présente son profil particulier. Selon l’importance du trouble au niveau de la programmation phonologique (production des sons), lexicale (acquisition et utilisation du vocabulaire), syntaxique (construction de phrases) ou de la compréhension, on distingue :
C'est la forme la plus courante. Elle se caractérise par des déficits phonologique, lexical, sémantique, syntaxique et discursif, en expression comme en compréhension. Ces déficits peuvent être plus ou moins marqués.
Les tableaux peuvent être très variables : parole laborieuse, déformée, rare ou fluente, lexique pauvre et manque du mot, structures déviantes de la phrase et du récit... L'expression peut être plus touchée que la compréhension, qui est plus difficile pour les énoncés complexes.
C'est un trouble de la programmation et planification motrice de la parole, en l'absence de troubles musculaires ou sensoriels. Les difficultés sont marquées lors de la production de syllabes complexes ou d'enchaînement de syllabes. L'intelligibilité est atteinte : l'enfant est difficile à comprendre.
L'utilisation du langage comme outil de communication est altérée : adaptation à l'interlocuteur, maintien de la communication, interprétation des signes non-verbaux... La compréhension de certaines situations langagières (humour, expressions imagées...) est difficile.
Le versant réceptif du langage est altéré de manière sévère. Il peut y avoir un langage de surface faisant illusion.
Les enfants porteurs de dysphasies évoluent et progressent avec une rééducation et des adaptations scolaires adaptées mais le décalage de développement avec les enfants du même âge reste important. A l'âge adulte ils peuvent avoir développé un langage fonctionnel mais conservent des difficultés.
Ces syndromes sont souvent associés à d’autres troubles : troubles praxiques (graphisme, habillage…), du repérage temporel, de l’orientation spatiale, de l’abstraction et du comportement.
L’enfant présentant un trouble du langage oral doit donc nécessairement être pris en charge de manière globale par une équipe pluridisciplinaire et coordonnée. Le diagnostic est réalisé au minimum par un bilan orthophonique complété d’un bilan psychométrique. Il doit être précédé d’une consultation médicale au cours de laquelle le médecin recherche d’autres origines éventuelles des troubles constatés (audition, vision, maladie neurologique, développement psycho-affectif…)