Menu

Le Trouble Développemental de la Coordination (TDC) - Dyspraxie

Le Trouble Développemental de la Coordination (TDC), ou dyspraxie, et un trouble du développement moteur. Il est caractérisé par des déficits dans l’acquisition et l’exécution de bonnes compétences de coordination motrices. Le TDC se manifeste par de la maladresse ainsi que par de la lenteur et de l’imprécision des tâches motrices, ce qui interfère avec les activités de la vie quotidienne.

Deux approches

Il existe deux types d’approche quant à la description des troubles :

  • Une approche générale, centrée sur la notion de coordination avec les troubles de l’acquisition de la coordination (TAC). Il s’agit d’une maladresse à la réalisation des gestes (retard psychomoteur, maladresse a la manipulation d’objet, difficultés en sport, en écriture…).
  • Une approche cognitive qui  prend en compte non seulement l’exécution du mouvement mais la maîtrise de son objectif. Le trouble de la réalisation gestuelle est secondaire alors à des difficultés dans la programmation, l’agencement, l’assemblage, et l’organisation spatio-temporelle des gestes volontaires. On parlerait alors davantage de dyspraxie.    

Dans les deux cas, ces troubles entraînent des difficultés importantes dans la scolarité, et dans les activités de la vie quotidienne (habillage, repas, sport, dessin, écriture…).

Ces troubles ne s’accompagnent pas de retard intellectuel, de maladie neurologique acquise ou congénitale. S’il existe un retard mental, les difficultés motrices dépassent alors celles habituellement associées à celui-ci.

On observe un trouble de la planification et de l’automatisation des gestes volontaires et pourtant il y a une efficience normale des capacités d’apprentissages préservées.

Répercussions du TDC

Les jeunes enfants peuvent être retardés dans l’acquisition des étapes motrices (s’assoir, ramper, marcher). Ils peuvent aussi être retardés dans le développement de compétences telles que gérer les marches d’escalier, pédaler, boutonner les chemises, terminer les puzzles et utiliser les fermetures éclairs. Même quand la compétence est acquise, l’exécution des mouvements peut apparaître maladroite, lente ou moins précise que celle des camarades.

La capacité d’écriture est souvent affectée, ce qui a un impact sur la lisibilité et/ou la vitesse de la production écrite et également sur la réussite scolaire ou universitaire.

Les symptômes du TDC débutent dans la période développementale précoce. Cependant, il n’est typiquement pas diagnostiqué avant l’âge de 5 ans en raison des variations considérables de l’âge d’acquisition d’un grand nombre de compétences motrices ainsi qu’un manque de stabilité dans les mesures dans la petite enfance.

Au début de l’âge adulte, il y a une difficulté persistante dans l’apprentissage de nouvelles tâches impliquant des compétences motrices complexes automatiques, comme la conduite et l’utilisation d’outils.

Les différentes formes de dyspraxie

Il existe différentes formes de dyspraxie :

  • La dyspraxie constructive non visuo-spatiale 
  • La dyspraxie constructive visuo-spatiale 
  • La dyspraxie idéatoire 

Elle correspond à des difficultés d'utilisation et de manipulations d'objets et d'outils (exemple : utiliser un tournevis, allumer des allumettes).

Pour en savoir plus l'INSERM a mis en ligne en décembre 2019 un  rapport de synthèse de l'expertise collective et de recommandations sur le trouble du développement de la coodination ou dyspraxie.

 

La dyspraxie idéomotrice

Elle correspond à des difficultés à réaliser des gestes symboliques et des mimes en l'absence de manipulations d'objet (faire "chut", mimer l'action de jouer de la trompette...) Difficultés à imiter les gestes réalisés par un autre, à être dans le "faire semblant".

La dyspraxie de l'habillage

Elle correspond à des difficultés à agencer, orienter ou disposer les vêtements lors de l'habillage (les habits sont enfilés à l'envers) pour se boutonner, utiliser une fermeture Eclair, faire ses lacets...).

La dyspraxie orofaciale

Elle correspond à des difficultés pour réaliser des gestes simples ou complexes des organes de la phonation et du visage (langue, lèvres, mimiques) ex : siffler, souffler les bougies, faire des bulles... mais aussi déglutir.
 

Principales manifestations d'un TDC

Ces dysfonctionnements neuropsychologiques ne peuvent être dépistés que par un diagnostic précis et multidisciplinaire (pédiatre, neuropédiatre, médecin de rééducation fonctionnelle, neuropsy-chologue, ergothérapeute, psychomo-tricienne, orthoptiste…).

Le diagnostic repose sur l’association :

  • d’une plainte ou gêne conséquente.
  • d’arguments cliniques excluant une autre pathologie (diagnostics différentiels) et d’autres mettant en évidence les caractéristiques spécifiques aux dyspraxies.
     

Troubles associés

Différents types de dyspraxie peuvent s'associer, mais peuvent également être associés à d'autres troubles neuropsychologiques :

  • Troubles du langage écrit et oral (dysphasie, dyslexie)
  • Troubles de la mémoire (mnésique)
  • Troubles des fonctions exécutives : fonctions qui planifient l'exécution
  • Troubles de l'attention avec ou sans hyperactivité


La dysgraphie est un trouble persistant du geste graphique retentissant de manière importante sur l’aspect formel de l’écriture. La dysgraphie retentit sur la forme des lettres, leurs liaisons, leur tracé et/ou la mise en page. Trois grandes formes de dysgraphie ont été décrites (cf. Ajuriaguerra), dans lesquelles la dysgraphie peut être isolée (spécifique) ou associée à une pathologie particulière :

  • Les désordres de l’organisation motrice (enfants maladroits, débilité motrice, atteinte du système nerveux).
  • Les désordres de l’organisation du geste et de l’organisation de l’espace
  • Les troubles de l’expression graphique (en lien avec un retard de langage, une dyslexie, une dysorthographie)

Elle peut être également observée chez des enfants précoces, ayant des troubles du comportement ou en lien avec une latéralité à gauche.

Le diagnostic de la dysgraphie nécessite une équipe pluridisciplinaire composée  principalement d’un médecin et d’un psychomotricien et/ou d’un ergothérapeute et/ou d’un orthophoniste, et si nécessaire d’un psychologue (bilan psychométrique).